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Libye: raids aériens des forces de Haftar près de sites pétroliers

L'armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée et dirigée par l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar a indiqué vendredi avoir mené des raids aériens contre des groupes rivaux qui tentent de s'emparer des sites pétroliers dans l'est du pays.

Ces groupes armés ont attaqué jeudi les terminaux de Ras Lanouf et Al-Sedra dans la région du Croissant pétrolier, déjà endommagés par des violences similaires en 2016 et 2017.

Un porte-parole de l'ANL a indiqué que les frappes aériennes ont visé vendredi des renforts qui étaient en route pour se joindre aux "groupes terroristes".

Par ailleurs, le commandement de l'ANL a publié vendredi sur sa page Facebook une photo du maréchal Haftar aux côtés du commandant de la région du Croissant pétrolier, en train d'examiner une carte posée sur une table.

Les deux hommes "examinaient les derniers développements dans la région (du Croissant pétrolier) en vue de repousser les groupes voyous qui ont tenté de s'infiltrer dans le Croissant pétrolier", a-t-on indiqué.

Jusqu'ici, l'ANL affirme que les combats se poursuivent autour des sites de Ras Lanouf et Al-Sedra.

Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, le patron de la compagnie nationale de pétrole (NOC), Mustafa Sanallah, a indiqué dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que des groupes armés dirigés par Ibrahim Jadhran s'étaient emparés des deux sites.

M. Jadhran était par le passé à la tête des Gardes des installations pétrolières (GIP) en charge de la sécurité du Croissant pétrolier. 

Ce dernier a régulièrement défié les différents pouvoirs libyens, à Tripoli ou dans l'Est, et a bloqué les exportations durant près de deux ans dans le Croissant pétrolier, avant d'en être chassé par l'ANL en septembre 2016.

L'ANL qualifie les assaillants de "terroristes" et accusent les "Brigades de défense de Benghazi" (BDB), formées de combattants chassés de la ville de Benghazi (est) par les pro-Haftar, d'être derrière l'attaque.

Des analystes n'excluent pas une alliance entre les BDB et les GIP, tous les deux hostiles à Haftar. 

La NOC avait annoncé jeudi l'arrêt des exportations dans les deux ports de Ras Lanouf et Al-Sedra, déclarant l'état de "force majeure" sur les deux sites.

Les pertes ont été évaluées jeudi par la NOC à 240.000 barils par jour. M. Sanallah a indiqué plus tard que la production pourrait chuter de 400.000 b/j si l'arrêt des exportations se poursuivaient, mettant en garde contre un "désastre national".

La Libye qui dépend essentiellement de la manne pétrolière, produisait 1,6 million de b/j avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La production de brut ayant été divisée par cinq depuis, avant de dépasser à un million de bj fin 2017.

La production est toutefois régulièrement perturbée par les violences.
(AFP)